Cette approche collaborative du projet de jardín circunvalar qui s’inscrit dans le projet d’envergure de la ceinture verte métropolitaine est présentée à la population locale comme étant ouverte aux propositions et à l’implication de la communauté. Par contre, les citoyens n’ont pas l’impression d’avoir un grand pouvoir décisionnel mais bien une vision imposée du projet qui ne dévoile pas l’impact réel sur la population.   

 

Il y a en effet plusieurs inégalités sociales qui surviennent dans les comunas touchées par le projet d’aménagement de la ceinture verte. Par exemple, plusieurs membres de la communauté se sont opposés à la relocalisation de 6600 résidents sur un total de 14 750 dans la comuna 8. Ils n’acceptent pas de se faire délocaliser dans de grands édifices à logements qui les éloignent de leur milieu de vie et par le fait même de leur cercle social et leur emplois. La perte d’accès à leurs espaces verts est un enjeu important, car ils l’utilisent pour la production d’aliments dont plusieurs familles dépendent. De plus, le nombre de logements construits semble beaucoup plus faible que ceux relocalisés. Reflétant encore cette injustice, quelques quartiers plus aisés, situés dans la même zone que les autres quartiers plus pauvres, ne sont pas déplacés. Pour plusieurs, la ville aurait surestimé les zones irrécupérables pour justifier la délocalisation de plusieurs propriétés. 

 

Dû à la grande envergure du projet, plusieurs organisations ont partagé des propositions pour le projet de ceinture verte, mais peu ont été prises en compte. Dès les débuts, plusieurs plaintes ont été soulevées par des mouvements sociaux et les membres de la communauté, suivi d’actions collectives pour tenter de se faire entendre. Le manque de communication a apporté plusieurs problèmes, mais l’injustice sociale est flagrante pour certains. 

 

L’urban greening est en effet un enjeu considérable dans le développement de ce projet. En plus d’attirer du tourisme dans les secteurs touchés, l’insertion de places publiques, d’espaces verts et de sentiers augmente la valeur des quartiers environnants, ce qui crée la gentrification verte et chasse indirectement peu à peu les gens de leur quartier. Bien qu’un des objectifs principaux de la ceinture verte est de réduire les inégalités sociales, dans certains cas, le résultat est tout le contraire. 

 

Ce plan de verdissement et de protection de l’environnement est important pour rendre Medellín résilient aux changements climatiques, mais à quel coût social? Le projet est décrit par les habitants de plus « gris » que « vert », car plusieurs aspects demeurent nébuleux et laissent beaucoup de préoccupations chez les habitants.  

 

Pour conclure, le Jardin Circunvalar demeure un bon projet très complet, mais il est extrêmement difficile d’avoir une perspective d’ensemble sur un territoire aussi vaste et de consolider les aspects sociaux, culturels, économiques, environnementaux et, à la fois plaire à tout le monde. Comme quoi, un projet d’une aussi grande envergure, même axé sur la protection de l’environnement, comporte son lot de défis et doit toujours inclure le plus possible les gens qui seront majoritairement touchés.